• Le bruit des ailes

    LE BRUIT DES AILES  

     

    Le bruit des ailes

      Création Avignon off 2008

      Soutien à la création : Ville d’Aubenas, Conseil Général de l’Ardèche, Salle  Lebournot

      Chorégraphe et interprète : Yvan Gascon

      Création lumières et régie : Joséphine Gelot

      Costume : Patricia de Petiville

      Un solo, pas tout à fait puisque dès le début, une corde, jusqu'au sol. Entre eux, une lente étreinte consentie. L’alternance de musiques douces voire oniriques, de thèmes plus rock et de silences nous donne à considérer les facettes d’un être dont le corps, siège des émotions, semble vouloir répondre à l’appel du monde.  

    Yvan Gascon a créé une partie de ce solo dans l'urgence, après une expérience brutale.

    Il est présenté ici dans sa forme aboutie : après avoir atteint une sorte d'état de grâce, il fallait raconter ce parcours, les étapes qui l'ont mené jusqu'à cet état.

    Se raconter mais aussi s'ouvrir à l'autre car sans l'autre ce solo n'est rien.

     

    Dossier à télécharger ICI

    Fiche technique à télécharger ICI 

     



    LE BRUIT DES AILES
    vu par Sophie Martinet, écrivain
    avril 2008


    Un solo… pas tout à fait puisque dès le début, presque imposante, une corde, qui descend jusqu’au sol.
    Le danseur en descendra et, entre eux, une lente étreinte consentie.

    La corde comme un lien à l’origine, un lien dont il semble avoir du mal à se défaire. Les mains agrippées à elle, les jambes qui dansent, sans doute l’expression de cette dualité inhérente à toute destinée humaine. Ici le corps semble vouloir répondre à l’appel du monde, chercher les autres malgré la peur instinctive.

    L’alternance de musiques douces voire oniriques et de thèmes plus rock vient soutenir une chorégraphie qui joue sur les changements de rythme. Aux mouvements lents et calmes se succèdent frénésie et virulence. Dans un cas comme dans l’autre, à chaque instant, l’impression que le mouvement répond à un appel intérieur. Le danseur, comme à l’état sauvage, exprime aussi son animalité. Un combat pour soi, contre soi, jusqu’à la transe…

    Le corps vibrant qui revendique ses droits. Le danseur nous invite explicitement à considérer la main, le cœur et le ventre, sièges de nos émotions et de notre humanité.

    Le mouvement comme expression d’un chemin de vie. Des passages au sol qui tendent vers l’élévation, les gestes qui ne demandent qu’à s’étirer. Le corps qui se libère sans brusquerie mais qui encore se méfie.

    Repoussant la corde de sa tête, il libère l’espace. A le voir serrer les poings, on a envie de l’encourager à poursuivre sa course. Cette lutte pour l’existence, cet absolu auquel il ne semble pouvoir renoncer, elle mène aussi à l’abattement. Face à la désarticulation d’un corps fatigué, usé, quand le mouvement devient pénible d’avoir fourni l’effort, il cherche encore les ressources qu’il a en lui.

    La corde n’est plus là mais le regard cherche encore son origine. Puiser la force, où ? L’hésitation de l’homme qui n’aspire qu’à la quiétude quand il sait que l’autre lui fera autant de bien que de mal.

    Yvan Gascon nous propose avec ce solo un hymne à l’accomplissement de soi ; le parcours sera difficile.

    Trouver l’équilibre entre ce à quoi on aspire et ce qui nous est donné. Faire de ce tout une seule et même force pour pouvoir partir et permettre à la roue de tourner.